Rencontre avec Corinne Habart, fondatrice de Naooen

Premier réseau d’organismes de formation privés, le groupe Naooen profite de plus de 20 ans d’expérience réussie dans ce secteur. Depuis 2019, le groupe se développe en licence de marque et compte déjà 13 agences.

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Très peu représenté en franchise, le secteur de la formation s’avère pourtant parfaitement adapté à ce modèle de développement. Corinne Habart, fondatrice et dirigeante de Naooen nous explique comment son métier se décline en franchise. Interview.

Le secteur de la formation continue est assez peu représenté en franchise, pourquoi ?

Corinne Habart : Parce que la formation continue est un métier bien spécifique et très diversifié. Il nécessite d’avoir une réelle passion pour l’humain, la transmission et le développement des compétences. Pour certains, c’est aussi un moyen de conserver un équilibre de vie : être libre les week-ends, le soir, pendant les vacances, etc. Ce n’est donc pas tout à fait la même cible de candidats à la franchise qu’on retrouve dans le secteur de la formation par rapport au commerce ou à la restauration. Ce sont plutôt des gens qui cherchent à construire un projet qui a du sens pour eux.

La formation continue est-elle un concept qui se décline bien en franchise ?

C.H : C’est très compliqué d’être seul dans le métier de la formation. Derrière chaque vente de formation se cache une logistique très lourde. Si on n’est pas affilié à un réseau, il faut absolument avoir du personnel dès le démarrage. Or, ce n’est pas toujours évident, car au lancement le chiffre d’affaires peut mettre du temps à arriver. C’est donc beaucoup plus sécurisant de lancer son organisme de formation en franchise.

Naooen se développe en licence de marque, quel accompagnement offrez-vous à vos affiliés ? 

C.H : Notre métier est soumis à une obligation de qualité. Si on veut prendre en charge les formations, il faut être certifié. Nos affiliés trouvent chez nous plus de 400 thèmes de formations et un réseau national de formateurs testés.

On leur apporte ensuite un soutien logistique. La vente d’une formation nécessite d’adresser des bons de commande aux formateurs, des fiches d’émargement, des conventions, d’envoyer des plans d’accès, de suivre la demande de financement à l’OPCO, etc. Donc nous avons plusieurs assistantes au siège qui se chargent de ces procédures. L’affilié peut ainsi se concentrer pleinement sur la découverte des besoins de ses clients et sur leur mise en relation avec les consultants.

Nos affiliés sont des directeurs et des directrices d’organismes de formation. Leur métier est de recruter et d’animer un réseau de formateurs mais pas d’animer eux-mêmes les formations. Il faut toutefois qu’ils soient passionnés par la transmission. En effet, pour chaque projet client, ils devront accompagner le formateur pour bien comprendre avec lui les besoins du client et retravailler le programme. C’est un travail qui se fait en collaboration avec les formateurs mais qui ne nécessite pas d’avoir la fibre pédagogique.

Les programmes de formation sont-ils communs à tous les affiliés Naooen ?

C.H : On se présente comme des artisans créateurs de formations sur-mesure, donc systématiquement, chaque programme est retravaillé par rapport au contexte client et à sa problématique. C’est-à-dire qu’on a des programmes de base parmi lesquels le client choisit un thème. Ensuite, chaque formateur ne va pas aborder la thématique de la même manière. On laisse vraiment à chaque personne la possibilité de traiter le sujet comme il lui semble le plus opportun.

D’autre part, le groupe Naooen est en train de lancer une nouvelle stratégie. On part sur une exclusivité déposée à l’INPI qui est la vente de formations sous la forme d’abonnement, pour toutes les entreprises qui n’ont pas l’habitude de former leurs salariés. L’idée est de répondre aux besoins des entreprises, d’attirer des talents et de fidéliser leurs salariés, par l’intermédiaire d’un parcours de formation. Il s’agit de l’offre Zénith qui sera lancée début 2023. Cette offre propose à nos clients un abonnement pour qu’ils puissent, en illimité, dispenser des formations à leurs salariés. On s’est également lancé dernièrement dans le bilan de compétences, l’offre Sept et match. Il s’agit de bilans spécifiques pour les personnes qui vont partir en retraite, pour les jeunes qui cherchent leur orientation, etc. Nos affiliés seront donc susceptibles, demain, de vendre ces offres et abonnements.

Comment parvenez-vous à conserver l’identité de Naooen au travers du réseau ? 

C.H : Notre marque de fabrique c’est notre approche et la qualité de sélection de nos formateurs. On a un processus de sélection et de recrutement des formateurs qui est très normé. Pour chacun, on a besoin de se projeter et de s’imaginer passer deux jours de formation avec cette personne. On s’interroge : « Qu’est-ce qui me plaît dans sa démarche ? A quel client je peux le présenter ? » Le gros de notre savoir-faire et de notre particularité se trouve là. 

Dès qu’on ouvre une nouvelle agence, on aide aussi nos affiliés à recruter des formateurs en local. Parce que de plus en plus d’entreprises souhaitent travailler avec des formateurs locaux.

Quelles qualités recherchez-vous chez vos affiliés ?

C.H : Il est nécessaire que nos affiliés ne soient pas des opportunistes de marché, mais des personnes qui nous rejoignent parce qu’ils nous ressemblent. Ce qui nous anime c’est d’entendre un stagiaire nous dire : « Cette formation a changé ma perception de mon métier », « Je me sens valorisé », etc. C’est ça qui nous anime vraiment et qui doit animer nos affiliés.